C’est devenu une passion de venir chaque semaine à l’Association Petits Princes. Mes enfants me disent souvent : « Si je pouvais trouver un métier qui me passionne autant que ce que tu fais… ».
Cet engagement au sein de l’Association oblige à relativiser toute la vie, à apprendre la bonne distance avec les familles. Même si elles nous considèrent comme faisant partie des leurs, nous devons rester à notre place. Nous travaillons en équipe, ce qui est formidable. Nous sommes tous des amis porteurs d’espoir.
Vos rêves en cours, du plus simple au plus fou ?
A mes yeux, il n’y a pas de rêve simple ! Le plus simple que j’ai eu à organiser pour un petit prince de 5 ans s’est révélé très difficile. Ce petit garçon avait émis le rêve de réveiller la Belle au Bois Dormant dans son château à Disneyland, en l’embrassant sur le front. Mais c’était sans savoir qu’il était impossible à réaliser. Le costume tout de cerceaux de la Belle au Bois Dormant ne lui permettant pas de s’allonger sur un lit… Aussi, les costumières de Disneyland ont-elles été contraintes de créer un costume adapté au rêve. Las, au moment du rêve l’enfant monte dans la tour du château et, ô surprise !, pris de panique, il se met à pleurer. Heureusement l’équipe de Disneyland a été formidable et la magie du rêve a opéré… Lorsque la Belle au Bois Dormant a ouvert les yeux, il s’est précipité dans ses bras.
Le rêve le plus fou a été celui d’un jeune prince de 13 ans, passionné par les insectes. L’entomologiste en herbe a pu caresser des coléoptères, nourrir des mygales avec des blattes géantes, découvrir à la Cité des insectes la salle d’élevage, le vivarium et l’insectarium qui regorgeait de trésors...
L’Association Petits Princes en une phrase ?
C’est une des plus belles réussites que je connaisse. De ses débuts difficiles au sein d’un petit studio, 30 ans plus tard elle propose aux enfants malades, dans des conditions les meilleures qui soient et grâce au rêve, tout ce qui peut leur permettre d’oublier leur maladie le temps d’une parenthèse heureuse. On me dit souvent qu’agir pour des enfants malades, c’est de l’ordre de la tristesse. Mais je ressens tout le contraire : ce n’est que joie et émotion de voir les enfants les yeux pétillants de bonheur retrouver le sourire lors du rêve. C’est aussi un moment de répit bienvenu pour la famille confrontée au continuum de la maladie.